le Monde Anneau, le magazine d'Alliance n°4

Magazine d'information d'Alliance

Créé le 1 09 1001

Numéro 4 - Mai 1002

Une nouvelle formule

Après 3 premiers numéros, le magazine d'information d'Alliance se rénove avec plus d'articles de fond, tout en gardant la synthèse thématique de l'information mondiale. De nouveaux collaborateurs et correspondants nous ont rejoint pour vous fournir un journal d'une plus grande qualité encore. Il est rappelé que ce magazine est le vôtre et que tout article ou idée sont les bienvenus. Bonne lecture !

Remous en Bakonie ?

Deux personnes se sont présentées instantanément à notre rédaction et ont souhaité nous faire part d'une intervention. Nous vous livrons ici l'entretien réalisé par notre consoeur Léa THORDARSON.

Tout d'abord qui êtes-vous ?

Nous sommes des journalistes indépendants bakoniens. Nous sommes poursuivis dans notre pays par le gouvernement pour "atteinte à la sûreté de l'état". Nous encourons une peine très grave, vraisemblablement les travaux forcés à vie, tout cela pour avoir dénoncé le régime totalitaire que subit notre pays depuis des années.

Pouquoi vous exprimez-vous aujourd'hui dans notre journal ?

Depuis son ouverture sur le monde d'Alliance, la Bakonie donne une image d'elle même sympatique et avenante. Le fait d'avoir rallié le camp des nations "civilisées" lors du conflit Darkeo-borgue et même d'avoir été l'un des principaux artisans de la victoire en a fait un pays fort fréquentable pour tous les états démocratiques. La capitale Baszilla s'est même portée candidate pour organiser les jeux d'Alliance et nous sommes atterrés en lisant les rapports des membres du CIJA sur la situation politique du pays. C'est pourquoi nous souhaitons nous exprimer pour dire la vérité aux nations d'Alliance.

En quoi la Bakonie est-elle un pays totalitaire ?

(Rires)...on voit bien que vous n'y êtes jamais allé. Le fonctionnement même du système politique bakonien est anti-démocratique. Le pays est en fait tenu par cinq vieillards séniles, issus généralement de l'armée, nommés arbitrairement par une constitution obsolète. Ce sont eux qui désignent le président, et qui ont le pouvoir de le révoquer à tout moment. Le parlement n'a qu'un rôle purement consultatif, de plus il n'existe qu'un parti politique autorisé, le Parti Social et Populaire.

D'où vient ce système ?

Au début du 10ème siècle, la Bakonie a subi une terrible dicature intégriste menée par l'archevêque Jirisz, le pays était devenu arriéré et obscurantiste. En 933 il a été renversé par le général Diaz, lors d'une révolution. Le général a instauré la République Sociale et Populaire, avec une économie menée par l'état, une modernisation poussée (réformes agraires, alphabétisation, laïcisation, politique de santé publique, développement économique). Cette modernisation s'est faite à marche forcée, dans un climat parfois hostile notamment de la part des religieux. Mais la population a bénéficié de ces bienfaits. Avant de mourir, de peur que les intégristes ne reviennent au pouvoir, le Général Diaz a mis en place ce système dont l'armée est garante. Depuis cette époque, les présidents sont nommés par les membres de ce haut conseil de sûreté, et tout ce petit monde est issu de l'armée.

Que risquent les opposants ?

Tout dépend du degré d'opposition. Officiellement on peut même être élu sans appartenir au Parti, mais c'est une façade destinée à donner une bonne image à l'extérieur. Dans la pratique il vaut mieux ne pas être trop critique (tout au moins sur les apects fondamentaux de l'état bakonien). Sinon, cela commence par des soucis professionnels, puis par un harcèlement des services fiscaux. Si vous allez trop loin, cela peut aller jusqu'à l'arrestation, avec interrogatoires musclés, procès (par une cour spéciale, dont les juges sont ... les cinq vieillards séniles que nous venons d'évoquer). Le procès peut conduire aux travaux forcés voire à la condamnation à mort (ceci n'est toutefois en pratique réservé qu'aux terroristes intégristes religieux).

Et les dirigeants, le Général Niko ?

C'est vrai qu'il a essayé de faire évoluer le pays ces derniers temps. Il a un gouvernement assez dynamique, grâce notamment à son ministre des relations extérieures, Yohan URTISZ. Mais Niko n'est qu'une marionnette : sa marge de manoeuvre reste limitée.

Quelle est la situation économique en Bakonie ?

La Bakonie a adopté depuis l'époque du Général Diaz dans les années 930 un système étatiste assez poussé. Toutes les grandes entreprises appartiennent à l'état. Les terres agricoles sont parfois regroupées en grandes fermes collectives, mais le plus souvent, elles sont réparties équitablement entre les paysans. L'initiative privée est tolérée à condition de rester sous un certain seuil (en gros l'entreprise ne doit pas dépasser une centaine d'employés, au delà, c'est la nationalisation automatique). Ce système, qui diffère de celui du XX qui sévit essentiellement en Phénixia (Eastland entre autres), a eu ses heures de gloire lors de l'industrialisation du pays et du développement des infrastructures. Aujourd'hui, c'est devenu un frein à l'économie. La guerre en Artusinia a fortement dégradé l'économie qui tournait déjà au ralenti. Bref, la situation est inquiétante mais sans être catastrophique.

Comment expliquez-vous malgré tout les bonne relations diplomatiques avec Alnéae dont le système politique et économique est totalement différent ?

Les gouvernements bakonien et alnéen n'ont pas le choix. Il s'agit des deux seuls états stables du continent d'Artusinia : le Bretland vit replié sur lui-même, le pays Borgue après avoir lui aussi connu un régime de terreur est exangue, le Darkeh divisé est à la dérive... Pour préserver leurs interêts et leur rang sur la scène internationale, ces deux états ont intérêt à afficher une certaine coopération. Mais cela ne va pas loin : regardez, ils ont été incapables de s'entendre sur le sort du Darkeh, où la situation politique n'a pas évolué d'un iota depuis la fin de la guerre...

Quel est le moral des bakoniens ?

Les bakoniens sont optimistes et sont capables de supporter des épreuves assez dures. Cela peut être vu comme une qualité, mais cela les rend incapables de se révolter. Ils préfèrent endurer en attendant que cela passe.

Comment voyez-vous l'avenir ?

C'est aux dirigeants actuels de prendre des initiatives pour sortir de cette environnement instutionnel pesant. Mais pour cela l'appui de l'armée est déterminant...

Les impertinences de Léon le Podon, relayé par M'KK ce mois-ci

Relations internationales

Les nouveaux états d'Alliance

En Espera, le Domiland ouvre sur une nouvelle côte maritime, alors que le Néohexagone est un vaste archipel à la population très en retard. En Dryland, le Sémavie offre un visage de nature et de liberté. Dans un registre très particulier, la fédération des Co-Sentients. Deux états déjà très actifs sur la scène internationale, Aimsayland et S'lip S'leed (langage très intéressant). De nouvelles annexions de la SEA (Nouvelle Wartha), de l'Abyssinie (Traumer) ou du Molédère (Kwal, après une indépendance passagère, cf. articles). D'autres états enfin, comme Arda et Guerganium ont également vu le jour.                                                                                         

Sports

Football : les qualifications pour la coupe du monde 1003 se déroulent dans les différents continents. En Soudanie-Espera, le Bruzundanga s'impose devant la Maurétanie. Mellow devient champion de Pétilande-Dryland en venant à bout de Pharmaecopia en finale.

CIS : un nouveau classement international des sports vient d'être créé : sur un nombre d'épreuves sur l'année, les états d'Alliance vont tenter de devenir la "meilleure nation sportive de l'année".

En cours : plusieurs compétitions sont prévues : la coupe Cyno de la Fédération internationale de courses de lévriers (FICL), des épreuves hippiques de la toute nouvelle fédération (Equidalliance), ainsi que des tournois de tennis, la fin du tournoi Salomon en rugby, de l'athlétisme, etc.

Vie internationale

Molédère : un nouveau géant ?

Quelques faits, tout d'abord. Le 07/04/02 le Conseil Rouge apparaissait soudainement sur la scène internationale en mettant en péril le pouvoir de l'Empereur Olican I au Kwal. Le 02/04/02, le renversement de l'ancien régime était confirmé par un vote massif de la population de ce pays en faveur du rattachement au Molédère (61,4% des votants avec un taux de participation de 93%). Le 15/05/02, c'était au tour de la population du Molédère, par voie référendaire d'opter pour le rattachement du Kwal à leur pays avec 61,5% de oui.

Ceci ne sont que des jalons pour comprendre la portée de ce mouvement qui pourrait paraître peu significatif au premier abord. Il est vrai que, si le Molédère est un état très actif sur la scène internationale, le Kwal, lui, était plutôt un nain politique. A priori, en avalant le Kwal, le Molédère ne devient pas un géant.

Et pourtant, et pourtant…

Avant se rattachement, le Molédère était très ancré sur les continents l'entourant par son avant et son bâbord. Au bâbord par le biais de l'ARC, puissante organisation environnementaliste. A l'avant par sa participation à l'ALEP dont le propos est de développer les échanges. On le voit, le Molédère ne regardait pas, du moins, c'est ce qu'il pouvait sembler, vers son arrière ni son tribord.

Avec le rattachement du Kwal, nous pouvons considérer que cet oubli est réparé. En effet, en s'appropriant ce petit état, le Molédère met la main basse sur le détroit qui sépare la Soudanie du Dryland. Passage obligé entre le tribord et le bâbord dans cette région mais aussi plus court chemin entre le Dryland et les continents situés à son avant.

En face de la puissance grimpante du Molédère, il semblerait bien que la seule concurrence qui pourrait exister viendrait du DOUP.

Dans le futur, deux scénarii semblent possibles. Soit le Molédère adhère aux organismes de coopération du Dryland, soit il crée ses propres institutions. Se sera alors sans doute une lutte d'influence intense entre les structures existantes et les nouvelles pour drainer à elles les pays du Dryland. Evidement, il serait aussi possible que le Molédère opte pour une troisième voie : ouvrir des protectorats au Dryland. Mais serait-ce le plus rentable?

Le Conseil Rouge n'était qu'un prélude. Dans le feu de l'action, rares ont été les acteurs internationaux qui ont su comprendre l'importance des événements en cours. C'est pourtant un véritable ouragan géopolitique qui vient de se produire.

Olaf NAMASDEO (S'lip S'leedr Ghazet)

Culture et société

UN MOUVEMENT IDEOLOGIQUE : LES UTOPISTES

Alliance a connu de multiples mouvements idéologiques qui ont concernés divers pays ou groupes de pays. La postérité de ces mouvements est diverse. Certains ont fini rapidement dans les oubliettes de l'Histoires, d'autres gouvernent encore.

Il existe au Dryland un mouvement qui a joué son rôle et dont l'influence se fait ressentir jusqu'à aujourd'hui car certains Etats ou partie d'Etats ont été façonnés par ce mouvement. Il s'agit des Utopistes.

Les Utopistes sont apparus en 746 à Mellow. De là, s'en est suivi une guerre qui a vu la fuite des non-utopistes vers le bâbord. Ces derniers ont mis en place l'Etat de Willand (751). L'opposition entre les deux pays s'est perpétuée durant deux siècles. Si le Willand n'était pas, lors de sa création un état Utopiste, son apparition est bien liée à ce mouvement. On retrouve des traces des Utopistes en Sémavie et au S'lip S'leed dans les Petits et Grands Duchés (Sursudt exclu).

Quel est le propos premier des Utopistes? "De la musique et des Fleurs". Un idéal pacifiste et respectueux qui prône la compréhension mutuelle donc. La réalité est toute autre. En effet, nous l'avons vu, le début de l'histoire des Utopistes est marqué par la guerre entre le Willand et le Mellow. Au S'lip S'leed leur arrivée n'est pas plus pacifiste. De plus, il peut être observé un rapide développement des luttes internes souvent violentes. C'est l'habituelle dichotomie discours-méthodes.

Cependant, certains traits culturels de cette région sont sans doute à rechercher dans une origine commune dont le point de départ serait les Utopistes. Le rapport au corps est assez libre. La nudité parfaitement acceptée comme l'annonce la page d'accueil de la Sémavie. L'usage de substances hallucinatoires est répandu. Ceci s'observe dès l'introduction du Yakamonéyé (phénomène d'osmose car ce pays n'a pas reçu d'influence Utopiste connue), le S'lip S'leed, dans un de ses Loendt pratique la collecte d'épices qui sont, entre autre, destinées à un usage psychotrope. La musique est un élément aussi central : Mellow célèbre toujours des chanteurs mythiques qui seraient originaires d'un autre monde que l'Alliance (il semblerait là que ce soit une subsistance des premières heures des Utopistes, Sémavie et S'lip S'leed n'y font pas référence).

Les Utopistes, aujourd'hui, sont repartis dans leur berceau natal. Il n'y a plus guère que le Mellow pour s'en réclamer. Alors qu'au VIIIème siècle ils se diffusaient dans le Dryland, aujourd'hui leur passage n'est illustré plus que par des traits culturels régionaux typiques. Cependant, dire que, par exemple, le fait que le S'lip S'leed pratique la culture d'épice hallucinogène à cause des Utopistes serait erroné, tout comme la nudité en Sémavie. Les Utopistes n'ont été que des facteurs qui ont marqué une orientation, des facteurs parmi d'autres. C'est la destiné des utopies en tout genre : comme un feu d'artifice elles éclairent le ciel pour ne laisser, au matin, qu'une odeur de poudre et des confettis brûlés.

Tara FULU-DAF

(T. FULU-DAF est professeur d'Histoire à l'Institut Historique du S'lip S'leed à Dah Burgh, Nam)

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