Année 2
 
Année 2, Numéro 7  

Décembre 1002

Édito Droit de réponse
 
L'actualité internationale de ces dernières semaines ne fait confirmer le sentiment de dualité perceptible sur le monde anneau. Le bon et le mauvais se côtoient, se succèdent, apportant leur lot tantôt de joie, tantôt de pleurs...

Alors que les Premiers Jeux d'Alliance se terminent à peine, la guerre ravage à nouveau nos peuples autant que les sillons de la fraternité tracées par les JA, la SDN ou les organisations régionales. Car ces jeux ont apporté au monde que le sport est un des vecteurs de la confraternité, de la concorde et du partage entre les peuples. Et voilà que la guerre civile en Tanganyika nous rappelle à la dure réalité du terrain ... Si pour certains les médailles remportées sont amplement méritées, pour d'autres qui les portent en permanence au revers de leur veste, permettez-moi d'en douter.

Jonas Laaske.

Monsieur Di Ma Costa, co-fondateur de la Société des Casinos Sans Antonio, s'exprime.

Dans le dernier exemplaire de l'Anneau-Monde, Monsieur Namasdeo nous présentait les fruits de son enquêtes sur les micro-états, montrant du doigt leur principale source de revenu: le tourisme de luxe, et plus particulièrement les établissements de jeux.

A ma grande stupeur, son article ne contenait mot du combat que nous menons, au sein de la société des casinos sans Antonio, contre le blanchiment d'argent et contre d'autres pratiques scandaleuses de certains de nos concurrents.

Et pourtant, depuis presque un an, deux casinos, celui de Cinq Tropez et celui de Vaufrèges, dont je suis également le directeur, ont misé leur avenir dans la construction de casino propre, honnête et moralement

irréprochable. Ceci passe, entre autre, par la mise en place d'une charte éthique.

Et notre combat n'est pas vain, preuve en est faite des nouvelles adhésions à notre sociétés de plusieurs casinos indépendants. Ceux-ci bénéficient du soutien de la société en contrepartie de la mise en place des principes éthiques. Cette politique n'est pas sans coût, elle nous prive d'importantes mannes financières, estimées entre 15 et 30% de notre chiffre d'affaires actuel, mais je suis fier de diriger un casino sans malfrats, d'accueillir des joueurs du monde entier dans un établissement loin de toute mafia.

Pour finir, je remercie la rédaction de ce journal de ce droit de réponse, et je souhaite de tout coeur que cette action pour une pratique saine des jeux de hasards soit comprises de tous au sein d'Alliance.


L’image sociale des sportifs

 

Le sport est un spectacle, ergo, il ne peut exister sans un regard social. Les sociétés d’Alliance montrent des sensibilités variées suivant les types de sport mais aussi au niveau de la place et du statut du sportif. Nous allons nous pencher sur le cas de Phénixia, San Antonio del Mar, S’lip S’leed et Tangayika.

Les sports préférés en Phénixia varient fortement du fait de la construction fédérale et des fortes disparités provinciales qui existent dans ce pays. On peut, tout de même, noter une légère prédominance du rugby. Au San Antonio le sport automobile domine largement, au S’lip S’leed, c’est l’athlétisme et au Tangayika le football. On voit que chaque pays semble avoir ses préférences propres souvent liées à une histoire ou à des logiques sociales nationales.

Il n’y a qu’un pas à faire pour passer du sport national à l’image nationale que peut fournir le sportif. La Phénixia utilise pour des buts variables l’image de ses sportifs mais ceux-ci n’en tirent pas grand avantage financier ni même personnel : ils peuvent être transformés en porte-drapeau mais ne sont en aucun cas confondus avec le drapeau concerné.

Au Tangayika, cette pratique est aussi très fortement ancrée et connaît même un regain : c’est le cas relativement

classique du pays intérieurement et politiquement déchiré qui cherche à créer des signes de reconnaissance interne. Le San Antonio, du fait de la figure charismatique de son président est à l’inverse de ce dernier : mieux vaut ne pas risquer de porter ombrage au président. Au S’lip S’leed, si l’utilisation de l’image du sportif est très peu répandue cela s’explique par l’opprobre sociale qu’encoure toute personne dont le comportement serait perçu comme un « manque de modestie. »

On ne sera pas surpris de voir que, suivant cette utilisation de l’image du sportif, l’approche préférentielle de l’équipe perçue comme entité insécable ou, à l’inverse, du joueur comme individualité inévitable voit la dichotomie se réaffirmer suivant une logique qui peut sembler surprenante a priori. En effet, seul le Tangayika sépare la qualité d’un joueur de celle de l’équipe dont il participe. Là encore, sans doute, doit-on comprendre cela comme la recherche de figure tutélaire : l’empire manque de liant et le sport s’en retrouve investit d’un rôle social, presque politique. Ce pays est aussi remarquable pour la pratique revendicative et musclée des supporteurs. Les équipes ou les sportifs dans le cas des sports individuels sont porteuses de la vaillance, de l’honneur des aires géographiques dont elles proviennent.

Phénixia et S’lip S’leed, au contraire, portent le fair-play et la capacité à apprécier les bons coups de l’adversaire (alors vu seulement comme un concurrent) au sommet des vertus des spectateurs et des sportifs. Mais, bien entendu, il s’agit d’un idéal et les écarts existent. Le San Antonio, du fait de sa petite superficie et de son incapacité subséquente à participer au plus haut niveau à tous les sports se voit obliger, de bon cœur, à apprécier autant le travail des équipes extérieures que celles nationales.

L’approche du sport est des sportifs est un reflet assez fidèle de la réalité sociale de chaque pays. Elle en est un des modes d’expression. Ceci est vrai jusqu’au traitement et indemnités que peuvent recevoir les sportifs. Phénixia et S’lip S’leed, deux États fédéraux stables, ont adoptés une fiscalité adaptée à la faible espérance de la vie de sportif avec une logique de redistribution accentuée chez ces derniers. Le San Antonio, célèbre pour son casino ne pouvant pas se permettre d’entretenir des sportifs n’a pas de professionnels : ce n’est pas du sport que les sportifs tirent leurs revenus. Le Tangayika n’a, quant à lui, aucune approche spécifique pour les revenus des sportifs. L’empire agit avec ses travailleurs comme avec sa population : une et indivisible.

Hjan NAEOMDIN-RUTKASZ 


La pharmacopée des sportifs

 

Les Jeux d’Alliance sont en cour. Déjà, les participants s’élancent pour la gloire ou pour le plaisir du sport. Toutes ces personnes se sont, avant de venir à Breith-Xadul, entraînées dans leurs pays respectifs. Ces pays ont, quant à leur approche des pratiques sportives des spécificités dans plusieurs domaines. La pratique qui a retenu mon attention est celle de l’utilisation de produits qui, en modifiant le métabolisme, changent les capacités physiques ou intellectuelles des consommateurs, donc des sportifs en l’espèce.

Il est à noter, en premier lieu, que l’absorption de telles substances ne semble pas être vue d’un bon œil par les autorités nationales. C’est l’interdiction de telles pratiques qui dominent parmi les pays enquêtés. Seul l’Olissia i Portia avec sa « soupe » et le S’lip S’leed avec son « épice » autorisent l’ingurgitation de ces produits. Dans le groupe des pays qui interdisent cette pratique, il est noter que rares sont ceux qui voient un alignement des comportements sur la loi. Latinia, Hjemeland, Zion et Tangayika reconnaissent que l’interdiction n’empêche pas l’existence de contrevenants. Certains pays, comme Phénixia se montrent peu prolixes sur le sujet.

La pénalisation de l’ingurgitation de produit modifiant les capacités des sportifs est variable. En Maurétanie cela peut aller jusqu’à la peine de mort, le G’annBett préfère la « mort sociale » ou ostracisme.

La condamnation par les pairs, ou au niveau de l’interdiction de la pratique sportive est aussi possible. C’est le cas de, par exemple, Zion qui cible la répression avant tout dans cette logique : corvée de nettoyage des sanitaires et condamnation par la collectivité sportive.

Les rares Etats qui autorisent la prise de ces produits ne sont pas pour autant absolument permissifs. Au S’lip S’leed, la prise d’épice ou autre produit inscrit sur la liste ad hoc des pharmaciens doit être

déclarée et les performances du sportif sont comptabilisées à part. Cette tolérance se doit à une vision suivant laquelle la prise de ces substances est à considérer au même titre que les entraînements intensifs auxquels sont soumis les sportifs.

Les Jeux d’Alliance ne permettront pas aux sportifs de montrer si tel ou tel produit leur permet de sauter plus haut, de courir plus vite. Le Comité International des Jeux d’Alliance, après avoir abordé ce sujet est rapidement tombé d’accord pour l’interdiction. Il n’a fait que se conformé à la pratique la plus répandue sur notre monde-anneau.

Hjan NAEOMDIN-RUTKASZ, Chroniqueur sportif à Dah Ghazet


Crise au Tangayika : 
Retour sur une nuit macabre

 

La nuit du 20 novembre 1002 restera à jamais marquée dans l'histoire du Tangayika.

Lors de mon dernier article sur la crise qui secoue actuellement l'Empire du Tangayika, je m'inquiétais des risques d'un coup d'état dirigée par la gente militaire, devenue toute puissante depuis la mise en place de la politique de normalisation des régions de Nordésie et de Rénanie.

L'hypothèse d'une baisse d'influence sur le pouvoir central de l'Empire qui serait intervenue suite à une éventuelle application du vote du référendum national favorisant une plus grande décentralisation de l'état au profit des régions à vraisemblablement fait passé les généraux à l'action.

Mais quel ignoble procédé que celui employé : affrontement éclair entre la marine et l'infanterie, bombardement du palais royal et de l'ambassade d'Eriador.

Une pierre, trois coups.

Le premier: l'exécution de la marine. Pourquoi? Celle-ci est le seul corps militaire à être rester fidèle au peuple tangayikais. Il constituait donc une épine gênante, dont il fallait se débarrasser au plus vite. Au jeu de la bataille navale, les généraux semble être gagnant. La marine, prise de surprise, n'a pas résister longtemps au raid qu'elle a subi la nuit du 20 novembre dernier. 

Cette opération de nettoyage fut également le prétexte à ces généraux avides de pouvoirs de supprimer leur Empereur, dernier obstacle à une intensification des violences pratiquées contre les civiles de Rénanie. Le Palais Royal de Colombey a, lui aussi, été la cible de l'armée impériale. Cependant, et à ma plus grande stupeur, la réaction du peuple ne s'est pas faite entendre. La très faible popularité de l'Empereur était connu de tous, mais qu'aucune manifestation ne se soit mise en place suite au bombardement du symbole de l'unité nationale m'effraie terriblement. Le peuple a donc tant peur des représailles? Quels moyens l'armée a-t-elle mis en place pour canaliser l'opinion générale?

Dernière cible de la nuit du 20 novembre, le quartier des Ambassades.

Devant les critiques toujours plus nombreuses de diplomates étrangers face à l'épuration ethnique des peuples de l'avant du Tangayika, les généraux, peu enclin au tempérament et au dialogue, ont cherché à faire taire ces contestations. L'ambassadeur d'Eriador au Tangayika avait convié, pour cette soirée, les émissaires de la SDN ainsi que de nombreuses délégations étrangères. A l'exception de quelques rescapés, l'ensemble des invités se sont retrouvés pris au piége des flammes.

Ce dernier coup des généraux sur l'échiquier tangayikais a déchaîné les foudres de nombreuses nations, dont Eriador, mais aussi le S'lip S'leed, le Molédère, la Melthopalie ou encore la Nouvelle Abeurie. 

Une nouvelle guerre commence...

Kasv I.E. Bayrè